Après les Carolingiens, avec les rois de France, le monnayage va connaître un renouveau extraordinaire. On doit cet essor à la réintroduction de l’or, quasiment absent depuis près de trois siècles, dans les transactions et les magots. À foison, pendant près de mille ans, de nouvelles pièces vont apparaître : écu, lion d’or, chaise d’or, cavalier, pavillon d’or, ange, louis d’or... pour ne citer que les plus célèbres. Elles vont porter les insignes d’un pouvoir s’affirmant progressivement dans le pays, en diffusant l’image des insignes royaux : couronne, écu blasonné, main de justice, sceptre et fleur de lys, puis la représentation, voire le portrait des souverains, à coté des légendes chrétiennes pérennes.
Nos monnaies royales racontent l’Histoire. Leur étude et celle des messages secrets qui les recouvrent est passionnante. Elles sont aussi un trésor d’esthétique qui rend compte de l’évolution culturelle du pays, de sa puissance et de sa place dans le concert des nations : ces monnaies ont inspiré d’autres peuples, qui les ont souvent copiées.
Les monnaies rappellent que les Capétiens fondèrent le royaume de France, en firent le plus puissant de tout l’Occident, que du Moyen Âge à la Renaissance, les Valois ont redressé les finances et fait rayonner la culture, que le règne des Bourbons mène au Siècle des Lumières. Elles sont les témoins fidèles de mille évènements : les alliances, les guerres, les victoires, les découvertes, les progrès des sciences, des arts et de la pensée, en un mot : les témoins de notre civilisation.